Correspondance de guerre

poésie

Quand la guerre 14-18 est déclarée, Alfred Hébert s’enrôle dans l’armée canadienne. Et il part pour «les vieux pays».

Alfred n’a pas l’impression d’aller au-devant de l’ennemi. Il rêve plutôt de se rendre à la rencontre de la culture. Une culture dont il se sent, à Ottawa, si profondément exilé.

L’étudiant en médecine revint d’Europe l’œil vif, la respiration saccadée avec, dans la jambe gauche, un sautillement brusque. Parfois irrépressible.

Il en est ainsi de certaines amours où l’on croit avancer vers l’inconnu et non vers l’ennemi. Ces amours vous éblouissent comme des bombes au phosphore et vous coupent le souffle comme le gaz moutarde dans les tranchées.

Correspondance de guerre évoque des souffrances et des jouissances comme seule une guerre totale peut en inspirer.

Quand Louis-Philippe Hébert est né, la Seconde Guerre mondiale avait pris fin. Il a peu fréquenté Alfred. Mais il se souviendra à jamais du trouble ressenti, cette fois où, enfant, il était monté sur les genoux de l’homme constellé. Tout au long de Correspondance de guerre, le lecteur sera fasciné par le paradoxe insoluble de la guerre – derrière le bruit des bottes, on croit toujours entendre quelqu’un qui siffle une chanson d’amour. Comme une obsession.

Les Herbes rouges, 2008, 15,95 $

ISBN 9782894192771